L’idée d’un inventaire des édifices anciens est antérieure à la naissance de l’administration des Monuments historiques. Dès 1810, une circulaire du ministère de l’Intérieur demande aux préfets d’établir la liste des « monuments français [...] qui ont existé ou existent encore dans [les]...
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L’idée d’un inventaire des édifices anciens est antérieure à la naissance de l’administration des Monuments historiques. Dès 1810, une circulaire du ministère de l’Intérieur demande aux préfets d’établir la liste des « monuments français [...] qui ont existé ou existent encore dans [les] départements ». Le décret du 25 novembre 1830, qui créé le poste d’Inspecteur général des Monuments historiques, stipule que sa mission première et de « constater l’existence et faire la description critique de tous les édifices du royaume qui, soit par leur date, soit par le caractère de leur architecture, soit par les événements dont ils furent témoins, méritent l’attention de l’archéologue, de l’historien ». Sous le Second Empire, le projet d’un inventaire général connaît un début de réalisation avec le « Répertoire archéologique », publié par ordre du ministre de l’Instruction publique sous la direction du Comité des travaux historiques. L’entreprise s’arrête en 1877 après avoir été conduite dans une dizaine de départements. La loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques réactive le projet. Elle instaure, à côté du classement, un inventaire supplémentaire destiné à lister les édifices anciens dignes d’être conservés et qui devrait être terminé en trois ans. En 1923, l’inspecteur général René Planchenault en est nommé responsable et les premières inscriptions sont enregistrées l’année suivante. L’entreprise est abandonnée, faute de ressources, en 1932. Durant la seconde guerre mondiale, le projet d’inventaire est relancé. Il s’agit alors d’employer les architectes au chômage et d’alimenter les plans d’urbanisme de la future reconstruction. Elaboré fin 1943, le service du Recensement est mis en place à en juillet 1944 sous la direction technique de René Planchenault et sous la tutelle administrative de Raymond Bocquet, sous-chef du bureau des Monuments historiques. La méthode retenue comporte trois phases successives: L’établissement d’une documentation par le dépouillement des sources imprimés et figurées, et l’élaboration d’une carte de repérage La prospection sur le terrain, avec rédaction d’un fiche pré-établie par monument, complétée de prises de vues, plans et croquis La constitution à Paris d’un dossier définitif, validé par l’architecte en chef territorialement compétent et transmis au comité du Recensement crée en 1947. Ce dernier décide, selon l’intérêt de l’édifice, de le proposer au classement, à l’inscription ou de le « faire figurer au Casier archéologique ». Les dossiers jugés trop faibles sont éliminés. En 1945, 51 délégués au recensement sont employés sous contrat. Les difficultés budgétaires, les problèmes de recrutement et le détournement des agents vers d’autres missions font que, dès 1947, leur effectif tombe à 28, pour se stabiliser à 25 agents dans les années 1950. Les prospections sont menées préférentiellement dans les centres anciens préservés et dans les zones ayant subi des destructions du fait de la guerre En 1964, André Malraux institue une commission nationale chargée de préparer l’Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Ce nouveau service doit constituer, à terme, une documentation plus complète que celle du Casier archéologique, puisque qu’incluant les objets mobiliers. Deux premières régions, l’Alsace et la Bretagne, sont dotées d’un « secrétariat de la commission régionale de l’Inventaire », mais il faut près de vingt ans pour doter l’ensemble des régions d’une équipe permanente. La lenteur de cette mise en place, explique que le casier est relancé au milieu des années 1960 et que des dossiers y sont intégrés jusqu’en 1979.